à propos des noms courrant pour les commelinaceae ?

parfois (souvent) difficile de s'y retrouver dans les identifications de ces belles plantes, mais j'ai remarqué , qu'en plus, les appellations sont diverses et variées chez 'monsieur tout le monde'. Je ne trouve pas l'explication du nom "misère" ? quelqu'un a-t-il des infos ? Il y a -t-il des diversités de noms usuels selon les régions ?
Ici, j'ai entendu (en vrac) : misère de riche , misère de pauvre, juif errant, éphémère, sauge éphémère , herbe de l'eau, comméline pourpre, misère zébrine....

Monique a écrit:Je ne trouve pas l'explication du nom "misère" ?

Une explication peut-être simpliste:

Les misères portent leur nom à cause à leur facilité à résister à de nombreuses conditions de culture comme la sécheresse, l'ombre ou autre

http://www.aujardin.info/plantes/misere.php

Pour moi, ce n'est pas du tout logique ! une plante qui pousse toute seule, partout et sans problème ne cause aucune misère !

Elle est tellement facile qu'elle pousserait même dans la misère la plus crasse?

C'est l'explication que je déjà entendu... Ephémère est, je suppose, donné pour la durée des fleurs, comméline pourpre, misère zébrine sont des traductions approximatives de noms latins. Quant à juif errant.... aucune idée. Je pense qu'il ne faut pas trop chercher la raison des noms qu'ils soient latins ou vernaculaires, ça peut facilement être trompeur ! Il vaut mieux cultiver et profiter....

pour juif errant: la misère a tendance à se propager rapidement voir être envahissante...malheureusement, il semble qu'à l'époque, ce fut suffisant pour lui adjoindre un nom commun ben....très critiquable! En tout cas, il est à remarquer que cette appellation est moins usitée sur le vieux continent, sur lequel on lui préfère le terme de misère..ou le nom latin.

^mais je pense qu'on peut mettre de côté cette dénomination...
Pour misère, idem, j'ai toujours entendu que c'était une plante qui pouvait supporter des misères ( manque d'eau, soleil,...) bref, increvable ( sauf la C. Spéciosa )donc ce nom... Bon ,je suis d'accord avec Monique, je l'aurais du coup appelée "miracle" ou "ptit bonheur!"

cultivons donc nos p'tit bonheur

tout a fait d'accord.
Autre point, je pense qu'il doit y avoir un lien avec la forme des breactées de certaines tradescantia en forme de navire, de proue, ou aussi définies comme " berceau de Moïse" en référence à l'ancien testament, le panier d'osier dérivant le long du nil et récupéré par la soeur/fille du pharaon.

Enfin ,pour en avoir discuté avec mon père, ce dernier m'a conseillé de chercher encore plus loin que la période du moyen Age et des guerres de religion... Plus simplement, il m'a cité l'épisode de la crucifixion du Christ,pendant son chemin de croix vers le Golgotha, au cours duquel un juif ( le nom diffère..) aurait refusé à Jésus un verre d'eau. Le mourrant l' aurait alors pas tout à fait maudit mais un peu tout de même en le condamnant à errer ( dans le sens de marcher )jusqu'à la fin des temps, alors que lui devait s’arrêter, ben, sur la croix...
Mon père m'a expliqué que depuis, les chrétiens ont en fait ce personnage inquiétant, légitimant leurs médisances sur le peuple juif, et y ajoutant en fonction des époques des caractéristiques racistes et antisémites. Bref, cette plante pourrait aller partout, et s'y implanter même sans eau.
voilà, désolée, mais je ne pouvais pas rester sur une donnée tronquée....

super toutes ces infos !

en tout cas, à la base, officiellement le mot "misère" ne concerne que les genres Tradescantia et Commelina, et meme pas toutes les espèces de ces deux genres...

aujourd'hui, on nomme "misère" tout ce qui ressemble à ces plantes.

la culture facile et le coté envahissant de certaines plantes de cette famille, explique le nom commun.

à La Réunion, certaines sont nommées "herbe à cochon", "trainasse", "grande trainasse", ... c'est pas très beau !

au Japon, des Tradescantias vivaces (Tradescantia andersoniana) portent le nom commun de "plante de la rosée du matin", ce qui est tout de meme plus poetique. ces plantes libèrent sur le bord de leurs feuilles des gouttes d'eau au levé du soleil : une sorte de transpiration nocturne qui disparait avec les premiers rayons du soleil.

chez les anglophones, on retrouve l'histoire de Moïse chez Tradescantia. ce genre produit des bractées en forme de bateau, d'ou sortent une fleur...

Callisia repens 'Bolivian Jewel' est encore nommé dans de nombreuses collections Callisia repens 'Bolivian Jew' : qui est une abération ! je me suis penché sur ce cas, il y a quelques années... une erreur, le dernier mot a été coupé et 'Bolivian Jew' est resté très longtemps un peu partout en Europe. la traduction de "bijou de Bolivie" me convient beaucoup mieux !!! en cherchant dans les revues horticoles de 1890 et alentours, cette plante se nommait bien avec le nom de cultivar 'Bolivian Jewel' ouf !

Pour les perles de rosées, je suis toujours en admiration le matin devant ces petites gouttes...j'ai remarqué que mes Callisia elegans sont très "goutteuses", mais j'admire cette gouttelette sur le feuillage structuré..ça doit être peut être les stomates qui se réouvrent après les chaleurs de la journée...

c'est l'exces d'eau, contenu dans la plante, qui se libère sous forme de gouttelettes et non sous forme gazeuse... on appelle ça la guttation...